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Channel: Éditoriaux – Aurore boréale
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Journalistes

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Maryne Dumaine

Dans un monde où l’information circule à une vitesse folle, où les crises et les bouleversements se succèdent, être journaliste, c’est souvent devoir remonter le courant.

À contre-courant de la désinformation, nos médias locaux sont de plus en plus essentiels. « “Remonter le courant” symbolise notre capacité à affronter les défis, à aller de l’avant malgré les obstacles et à transformer les changements en perspectives prometteuses », a expliqué Nicolas Jean, président de Réseau.Presse et directeur du Courrier de la Nouvelle-Écosse, gagnant du Prix Journal de l’année.

Chaque jour, les journalistes plongent dans les méandres de l’actualité pour démêler le vrai du faux, éclairer ce qui est caché et donner la parole à ceux et celles qui ne l’ont pas toujours. Le journalisme, particulièrement en milieu francophone minoritaire, dépasse le simple fait de transmettre des nouvelles : nous racontons l’histoire des gens, d’un territoire, d’une culture et, surtout, de nos communautés.

Lors du Congrès de Réseau.Presse qui a eu lieu à Whitehorse la semaine passée, des journalistes francophones de partout au Canada ont pu discuter des défis et des opportunités de notre métier. Nous avons partagé des idées, solidifié nos liens et réfléchi à notre rôle auprès des jeunes. De plus, pour la première fois dans l’histoire des congrès de la presse francophone, nous avons discuté de notre rôle d’éducation au sujet de la vérité et de la réconciliation.

La vérité est notre boussole. Notre mission, en tant que média, est d’éclairer les récits et les perspectives souvent ignorés ou marginalisés. Cela inclut donc naturellement ceux des Premières Nations. « Si tu connais la vérité, mais que tu n’en parles pas, tu deviens complice », a souligné John Fingland lors de sa rencontre avec des journalistes en visite au Centre Da Ku, à Haines Junction. Un message qui résonne avec force si on le croise aux concepts de journalisme de solution!

Ce Congrès fut également l’occasion de participer à une soirée d’improvisation. Tout en mettant de l’avant la communauté franco-yukonnaise éclatante, ce moment rempli d’humour et de créativité a permis de renforcer nos liens, tout en rappelant que notre métier reste profondément humain.

En tant que journalistes, nous ne rapportons pas seulement des faits. Nous devons écouter, apprendre et comprendre la profondeur des récits qui façonnent nos communautés. Informer, c’est créer des ponts entre les gens, entre les générations, mais aussi entre les cultures.

Ici, au Yukon, plusieurs ont trouvé un espace de ressourcement. Ce territoire, où les montagnes se mêlent à des cultures vibrantes, a su offrir une pause dans la vie de ceux et celles qui vivent avec un stress omniprésent et une incertitude toujours croissante. Le Yukon a réussi à rappeler que prendre du recul est tout aussi essentiel que d’être aux aguets des derniers scoops.

L’importance de se retrouver, d’échanger et de prendre du temps pour soi ne doit jamais être sous-estimée. Dans un monde qui semble accélérer à chaque instant, savoir ralentir, réapprendre à écouter — les autres, la nature et soi-même — devient un acte de résistance. Et c’est grâce à cette force que, comme journalistes, nous pourrons continuer à remonter le courant, à servir nos communautés et à chercher, inlassablement, la vérité.


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