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Que souhaiter pour la journée du 8 mars?

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Ce 8 mars, nous soulignons la Journée internationale des droits des femmes. Une journée qui nous rappelle le chemin parcouru et les droits acquis au fil du temps, mais aussi le travail qui reste à faire.

Comment atteindre l’égalité des genres? En faisant appel à la résilience, par exemple. C’est une lutte à mener au quotidien. C’est aussi s’affirmer, peu importe à quoi on ressemble, même si on ne répond pas aux codes que la société nous a inculqués.

Des problèmes de représentativités

Bien que les femmes constituent un peu plus de la moitié de la population canadienne, elles restent largement sous-représentées dans les rôles de leadership politique et professionnel. Au Canada, elles occupent environ un tiers (35,6 %) des postes de gestion et 30,9 % des postes de haute direction, selon Statistique Canada.

Pourtant, la représentativité féminine est importante pour inspirer les jeunes et les futures générations. Il est plus facile de se projeter dans certaines carrières quand on voit un monde ouvert aux femmes.

L’égalité des genres est un travail de longue haleine. On réalise que les avancées liées à nos droits ne datent pas de plusieurs siècles, mais parfois de quelques décennies. Par exemple, la Loi sur l’équité en matière d’emploi a été adoptée seulement en 1986. On peut penser à d’autres : le droit de vote, le droit d’avoir un travail, de divorcer, d’avoir un compte-chèques et donc la liberté de s’émanciper, d’être indépendante et de prendre notre vie en main. Des choses qui nous paraissent peut-être évidentes aujourd’hui, mais il a fallu se battre pour les obtenir. Et conserver ces droits, c’est en profiter chaque jour.

Les rejets, reproches et commentaires que l’on reçoit parfois de ses proches dès le plus jeune âge nous poussent à répondre à une image ou à des attentes, au détriment de notre véritable personnalité. Ces mots blessants laissent des traces durables, et il faut souvent du temps pour les surmonter, les déconstruire, puis se reconstruire et s’accepter. Chérie Coquette, artiste burlesque, adresse cet enjeu lors de ses spectacles : en valorisant la diversité des corps, incluant ceux qui ne correspondent pas forcément aux standards de la société.

On craint également être jugée sur notre apparence, mais, finalement, les autres font bien moins attention à ce qu’on porte que ce que l’on croit. Par exemple, l’autrice financière québécoise Karman Kong a passé trois ans sans acheter le moindre vêtement. En dehors de son travail, elle portait chaque jour le même ensemble : des leggings noirs et un t-shirt noir. Elle rapporte que personne ne réagissait à son choix vestimentaire. Pour elle, on accorde trop d’importance à l’opinion des autres, alors qu’en réalité, les gens ne pensent pas vraiment à nous.

Après tout, qui est en droit de dire à quoi on devrait ressembler et comment se tenir? À bas les idéaux, bonjour et vive la diversité. On peut ressentir parfois un ras-le-bol et on serait tenté de dire « Foutez-nous la paix ». Après tout, on a autre chose à faire que de se demander si on plaît à l’autre.

Parce qu’il s’agit d’un temps et d’une énergie qu’on pourrait investir ailleurs, dans notre carrière, dans notre développement personnel, bref tout simplement à être heureuse, bien dans notre tête, bien dans notre corps.

Éducation

L’égalité passe par l’éducation. Éduquer les garçons et les filles sur certaines notions fondamentales, comme le respect d’autrui, le consentement, le droit de dire non, de se rendre compte qu’un comportement est inapproprié, et le dire, le rapporter. C’est un apprentissage à faire ensemble. Ce sont des notions qui encouragent des comportements égalitaires et paritaires, qui vont paraître évidents une fois rendus à l’âge adulte.

Ce qu’on souhaite? Le respect mutuel. On ne demande pas d’être au-dessus, mais au même niveau, c’est tout. C’est un combat qui implique les hommes. Une évolution des mentalités est nécessaire. Et ceci nécessite la solidarité entre femmes.

Jouir de nos droits aussi, le droit de dire non, le droit à l’équité, au même traitement, le droit de demander un salaire équivalent à son collègue ayant les mêmes qualifications, le droit de partager avec l’autre personne de notre couple les tâches quotidiennes et la charge mentale.

Il s’agit d’un travail de longue haleine, certes, mais motivant à mener. Un travail de chien.ne.s de garde aussi, car les droits ne sont pas acquis.

Finalement, cette journée dédiée aux droits des femmes nous invite à renforcer nos convictions, à se rappeler que nous avons des droits et que nous avons toute la légitimité d’en jouir.


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